DES
ADIEUX À CE MONDE
AUX
COLLINES ÉTERNELLES
LA MORT D'UN SAINT (3)
Alors, dans cette petite alcôve, dans la pénombre, loin des voix de ses frères, ce Père entonna, avec l’émotion que l’on imagine, et conformément à la tradition de l’Ordre en de telles circonstances, le Salve Regina, Alertée, sans doute par le frère convers, une bonne partie de la communauté accourut et se joignit bientôt à ce chant : « Mère de Miséricorde, vers vous nous soupirons, gémissant et pleurant. Tournez vers nous vos regards miséricordieux ; et après cet exil découvrez-nous Jésus, le fruit béni de vos entrailles ».
C’est sur ces notes de tendresse, veillé par l’affection et l’espérance des siens, que le Père Juan Gonzàlez Arintero remit sa belle âme à l’Étemel Amour, doucement, sans un râle, comme un enfant qui glisse paisiblement dans le sommeil. « O clémente, ô bonne, Ô douce Vierge Marie ».
Ses funérailles furent célébrées dès le lendemain, la veille du mercredi des Cendres. De nombreuses personnes, dont beaucoup de religieux, défilèrent auprès de son corps. Certains le touchaient de leur chapelet ou d'autres objets. Sa réputation de sainteté était déjà établie. Plus tard, d'ailleurs, des guérisons miraculeuses lui furent attribuées.
Assez vite, un petit conflit s’engagea entre les dominicains de Salamanque et les clarisses de Cantalapiedra, dont le P. Arintero avait tant contribué à fonder le monastère. Celles-ci réclamèrent son corps, conformément aux vœux que le Père avait lui-même exprimés.
Il leur fallut attendre 13 ans.
Le Père Sabino Martínez Lozano
(1882-1966)
Le 2 juillet 1941, quatre jours avant la mort de la Mère Amparo, les restes du Père furent triomphalement portés dans leur église, à Cantalapiedra, qu’il n’avait pu voir achevée.
Cinq ans plus tard, la Mère Amparo fut placée auprès de lui, de l’autre côté du chœur, dans un mausolée à peu près identique [photo ci-contre]. La Mère Magdalena vint se recueillir en ce lieu béni, avec le P. Lozano. ❧
Groupe de pélerins sur la première tombe du P. Arintero
à Salamaque
ARINTERIANA
Paris - France | 2023 | Tous droits réservés
Exposition en langue française de la vie et des œuvres du Père Juan González Arintero (1860-1928), restaurateur de la théologie mystique en Espagne, grand directeur d'âmes et apôtre de l'Amour Miséricordieux.
« Vous qui êtes ici, dites un Pater à mon profit.
Pour moi ferez beaucoup et vous n’y perdrez mie. »
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