PRIER
EN UNION
AVEC LE PÈRE
JUAN G. ARINTERO
LE VŒU D'AIMER DIEU (1)
Le voeu est la promesse faite à Dieu d'un bien meilleur - promesse qui engage gravement, ce pourquoi il ne doit pas être prononcé à la légère (1). Le P. Arintero ne l'a lui-même fait qu'avec la permission de son directeur spirituel, le P. Lozano. Même s'il ne nous pas produent de le faite nous-même, il est de nature à orienter notre vie.
Ce « voeu d'aimer Dieu » est et n'est pas du P. Arintero.
Il est certain que ce dernier l'a prononcé. En ce sens il est de lui. Ce n'est cependant pas lui qui l'a écrit mais la Vénérable Mère Madeleine de Jésus du Saint-Sacrement (1888-1960). Cette sainte religieuse passioniste, qui se disait elle-même « Passioniste dominicaine », était dirigée par le P. Arintero et écrivait dans sa revue, La Vida Sobrenatural, sous le pseudonyme de J. Pastor.
C'est elle qui lui remit la formule de voeu ci-dessous, en redoutant jusqu'au bout qu'il fût connu qu'elle en était l'auteur. Elle s'en est expliquée dans une lettre du 5 février 1935 adressée au P. Sabino Lozano, o.p., lequel, selon la volonté expresse du P. Arintero, lui avait succédé dans sa direction spirituelle. Elle lui rappelait qu'elle avait demandé explicitement au P. Arintero de ne pas le publier et, s'il devait l'être, qu'il le fût en même temps que le récit de la vie du saint religieux, « comme quelque chose de lui ».
Voici ce que la Vénérable Mère Magdalena [photo ci-contre] en écrivit elle-même au P. Arintero, dans une lettre du 30 juin 1924, et qui éclaire les propres dispositions de ce dernier :
« Comme vous le verrez par la formule brève que je vous envoie, ce voeu d'amour consiste à vivre une vie d'amour et à ne vouloir vivre que pour aimer. Il consiste à avoir pour but unique de toutes nos actions l'amour de Dieu, en demandant que notre vie se consume comme un holocauste d'amour ; cela signifie vivre et mourir d'amour. (...) Ce voeu se fait dans le but d'offrir des réparations à l'amour de notre Père du ciel, qui est offensé par le peu d'estime et par l'indifférence envers son premier commandement. Ce commandement devrait constituer la plus grande joie et la plus grande gloire des hommes sur la terre. Un Dieu qui demande à être aimé par nous ! (...) cherchons par ce voeu à offrir à Dieu une compensation pour tant d'ingratitudes, en acceptant ce divin précepte comme l'expression la plus tendre et la plus sûre de son amour, en nous obligeant à l'observer par un voeu, en commençant de cette façon le chant éternel de la Jérusalem céleste. (...) Avec ce voeu, l'amour reçoit plus de vigueur, il s'installe dans l'âme d'une manière plus solide et plus durable, il augmente en degrés à chaque moment par la force de notre engagement, car tout ce que nous faisons il le change en amour. Il n'y a pas d'autre obligation que celle de rester de façon permanente dans la volonté de Dieu, en vivant en en faisant tout par amour, chaque battement de notre coeur étant comme une rénovation de ces intentions ».
Tout au soir de la vie du Père Arintero, le 9 février 1928, Mère Magdalena lui fit parvenir un petit mot, dans une petite enveloppe bleue, sur laquelle le P. Lazono écrivit : « Ce que le P. Arintero a entendu lire pour la dernière fois ». La sainte religieuse lui écrivait notamment ceci, consciente de son état : « Mon Père, l'Amour accorde aux âmes tout ce qu'elles espèrent de lui ; espérez tout, mon Père. Nous n'avons pas d'autre richesse que l'amour dont Dieu nous aime. Invoquez souvent l'amour, blottisez-vous en Lui en disant de tout votre coeur : Jésus, je T'aime ! Amour, Amour ! J'attends tout de Toi. Je renouvelle mon Voeu à chaque battement de mon coeur » (2).
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(1) On pourra consulter sur ce point : saint Thomas d'Aquin, Somme de théologie, IIa IIae, q. 88. Le Catéchisme de l'Église catholique le définit ainsi :
« Le vœu, c’est-à dire la promesse délibérée et libre faite à Dieu d’un bien possible et meilleur doit être accompli au titre de la vertu de religion (⇒ CIC, can. 1191, § 1). Le vœu est un acte de dévotion dans lequel le chrétien se voue lui-même à Dieu ou lui promet une œuvre bonne.
« Par l’accomplissement de ses vœux, il rend donc à Dieu ce qui Lui a été promis et consacré. Les Actes des Apôtres nous montrent S. Paul soucieux d’accomplir les vœux qu’il a faits (cf. Ac 18, 18 ; 21, 23-24) » (n° 2102).
(2) Citations tirées de Vers les sommets de l'union à Dieu, Correspondances entre M. María Magdalena et le P. Arintero, 1922-1928, réunies par le P. Arturo Alonso Lobo, O. P ; cf. bibliographie.
ARINTERIANA
Paris - France | 2024 | Tous droits réservés
Exposition en langue française de la vie et des œuvres du Père Juan González Arintero (1860-1928), restaurateur de la théologie mystique en Espagne, grand directeur d'âmes et apôtre de l'Amour Miséricordieux.
« Vous qui êtes ici, dites un Pater à mon profit.
Pour moi ferez beaucoup et vous n’y perdrez mie. »
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