LE PÈRE ARINTERO ET L’ŒUVRE DE L’AMOUR MISÉRICORDIEUX (6 et fin)
par le Père Pedro Fernández Rodríguez, O. P.
Il écrit droit avec des lignes courbes. En effet, après la mort du P. Arintero, son successeur à la tête de la revue “La Vida Sobrenatura”, le P. Ignacio Menéndez Reigada, continua avec enthousiasme le chemin ouvert par le P. Arintero. Mais le directeur de la revue qui lui succéda en 1933, le P. Sabino Lozano, pour des raisons diverses, n’eut pas le même enthousiasme ni la même pugnacité pour continuer cette sainte entreprise. N’oublions pas qu’au couvent de Salamanque il y avait une tension entre les frères “spirituels” et les frères “intellectuels”. Ce fut la troisième erreur qui affecta l’œuvre. En toute hypothèse, ce changement dans la direction de la revue eut son utilité dans la mesure où le centre de l’œuvre de l’Amour Miséricordieux passa de Salamanque au couvent d’Atocha, à Madrid.
C’est l’occasion également de rendre abondamment grâces à Dieu pour la volonté et la persévérance dignes d’éloges de la M. Esperanza de Jésus pour défendre l’Amour Miséricordieux et son Institut des Esclaves de l’Amour Miséricordieux avant d’obtenir leur approbation canonique à Rome. Comme toujours, Dieu prépare les choses, de sorte que, le moment venu, entre définitivement en action l’instrument humain qui est appelé à poursuivre l’œuvre de manière définitive. C’est le souvenir que la M. Esperanza conservait du P. Arintero quelques années avant sa propre mort : « Oh, le P. Arintero ! c’était un homme très tenace, fervent, défenseur de grandes entreprises. Le P. Arintero. Le P. Arintero. Un grand apôtre ! »
Le 15 avril 1941, le Vicaire Capitulaire de La Havane, Manuel Arteaga, reçut cette réponse du Saint-Office : « Lors de la réunion du 2 avril, après avoir examiné la question avec grand soin, il a été décrété : que l’on accomplisse ce qui a été décidé le 5 mai 1937 sur les nouvelles dévotions, c’est-à-dire, négativement ». le Père Aniceto Fernández écrivit en mars 1942 au P. Sabino Lozano : « l’intention du Saint-Office n’a pas été de condamner la dévotion de l’Amour Miséricordieux en elle-même, mais quelque forme abusive de cette dévotion ».
Le 1er janvier 1943, la Mère Marie-Thérèse Desandais, contrainte de rester alitée depuis le début du mois de décembre 1942, mourut en odeur de sainteté au monastère de Vouvant (Vendée), où sa communauté s’était transportée après le bombardement de Dreux (1).
La revue “La Vida Sobrenatural” se borna à reproduire la note nécrologique de sa communauté, en ajoutant : « Marie-Thérèse Desandais et P. M. Sulamitis, ainsi connue de nos lecteurs, sont la même personne. Dieu lui accorde le repos éternel ».
Dans la même ligne providentielle, on comprend pourquoi, le 22 février 1931, la religieuse polonaise Faustine Kowalska (1905-1938), par une impulsion surnaturelle, dans le même esprit que celui de Mère Marie-Thérèse Desandais et de la Mère Esperanza de Jésus, commença son apostolat de la Divine Miséricorde, préparant un tableau de la Divine Miséricorde et demandant une fête liturgique de la Divine Miséricorde. Kowalska avait lu sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et la Sr Benigna Consolata. À propos de cette dévotion à la Divine Miséricorde, le Saint-Office avait décidé : « On doit interdire la diffusion des images et des écrits qui présentent la dévotion de la divine miséricorde sous la forme proposée par Sœur Faustine » (1er mars 1959).
Le reste de cette histoire stupéfiante est déjà connu (2).
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(1) Fondé à Dreux en 1860, bombardé en 1940, le monastère s'est établi à Vouvant (Vendée) en 1941. Il a été transféré à La Roche sur Yon le 8 novembre 1997.
(2) NdT : Maria Winowska, dans son ouvrage L'Icône du Christ Miséricordieux (éd. Saint Paul, Paris Fribourg, 1973), indique pourtant qu’en 1963, « le cardinal Ottaviani, préfet du Saint-Office, interpellé par le cardinal Wojtyla, archevêque de Cracovie et promoteur de la cause de béatification de Sœur Faustine, a non seulement encouragé la réédition de mon livre (lequel, d'ailleurs, n'avait jamais été touché par le verdict du Saint-Office, ce qui fut notifié à l'auteur en bonne et due forme et par lettre), mais sembla vivement intéressé par la diffusion de son message : " Allez vite, dit-il, avant que ne meurent les témoins" » (Avant-propos). Cf. Documentation catholique, 1959, coll. 403. Le même Saint-Office, devenu Congrégation pour la doctrine de la foi, a levé cette interdiction en avril 1978 (Cf. Documentation catholique, 1978 p.790). )
P. Fernández Rodriguez, O. P.
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ARINTERIANA
Paris - France | 2024 | Tous droits réservés
Exposition en langue française de la vie et des œuvres du Père Juan González Arintero (1860-1928), restaurateur de la théologie mystique en Espagne, grand directeur d'âmes et apôtre de l'Amour Miséricordieux.
« Vous qui êtes ici, dites un Pater à mon profit.
Pour moi ferez beaucoup et vous n’y perdrez mie. »
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