LA CONCEPTIONNISTE

La Servante de Dieu Mère María de los Ángeles Sorazu y Aizpurúa (1873-1921), religieuse de l'Ordre contemplatif de l'Immaculée Conception [fondé par sainte Béatrice da Silva (1424-1492)], était l'une des plus grandes mystiques du XXe siècle.

Ses écrits furent comparés par le P. Baldomero Jiménez Duque (1911-2007), considéré lui-même comme l'une des figures les plus importantes de la spiritualité de notre temps, aux textes de sainte Thérèse d'Avila et de saint Jean de la Croix. Elle est, dit-il, « sans aucun doute, le cas le plus intéressant d'écriture mystique de l'Espagne actuelle, et l'une des premières de tous les temps » (1).

« L'expérience spirituelle de la Mère Sorazu - selon le P. M. Llamera, o.p. - est la plus importante que nous connaissions depuis sainte Thérèse de Jésus » (2).

Elle fut la fille spirituelle du P. Mariano de Vega de Espinareda (1871-1946), capucin, grand directeur spirituel, qui dirigea également Mère Celina del Niño Jesús (1910-1962), clarisse, dont le procès de canonisation a été ouvert le 15 novembre 2012 par l'évêque d'Astorga (León, Espagne).

À la suite de différentes difficultés et de malentendus, cette direction entre le P. Mariano de Vega et la Mère Angeles Sorazu prit fin contre la volonté des deux. Elle se tourna alors vers le P. Arintero afin de lui demander des conseils.

Le P. Arintero la connaissait et l'admirait. Un jour, il lui remit son ouvrage intitulé Cuestiones Místicas [questions mystiques]. À la lecture du Prologue de ce livre, elle considéra qu'il était nécessaire d'y ajouter un appendice au sujet de la fausse mystique, afin d'aider les âmes. Le P. Arintero, qui en était convenu, l'invita alors à écrire sur ce sujet. Cependant, elle ne le fit pas.

Après sa mort, le P. Arintero écrivit le prologue de l'édition de La Oveja de Maria Inmaculada [L'agneau de Marie Immaculée], une petit écrit portant sur la vie religieuse et la consécration mariale.

La Mère Sorazu fut une mystique mariale et trinitaire, qui reçut de grandes lumières sur la vie unitive. Ses écrits sur la Sainte Vierge furent recueillis par le P. Nazario Pérez, s.j., sous le titre Opúsculos marianos [Opuscules mariaux] (Valladolid 1929).

Le P. Arintero a beaucoup utilisé, par des citations, ses lumières sur la sainte Écriture, en particulier dans son grand commentaire sur El Cantar de los Cantares, exposición mística [Le Cantique des Cantiques, exposé mystique] (Ed. San Esteban, 1925, 634 p.). Les principaux commentaires bibliques de la Mère Angeles Sorazu ont été publiés sous le titre Exposición de varios pasajes de la Sagrada Escritura [Exposé de différents passages de la Sainte Écriture] (Salamanca 1926). ❧

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(1) In "Revista Española de Teología" 12 (1952), p. 299.

(2) In "Teología espiritual" 7 (1959), p. 166.